L’école à distance avec Google Classroom
Comment un enseignant peut-il gérer la dématérialisation de l’enseignement ? Il lui faut des outils adaptés à son activité. Il n’est pas étonnant que les géants du Web se soient intéressés à ce secteur et un des produits les plus aboutis est Google Classroom.
Je me suis intéressé à cette plate-forme dès sa publication pour mon activité de formation. Je ne l’ai jamais utilisé car elle n’est pas adapté à mon format d’enseignement. Il s’agit réellement d’un outil de gestion de classes accessible à tous les enseignants. Petite présentation dans ce billet.
Éducation et géants du Web
L’éducation est évidemment un secteur de choix pour l’industrie de l’information et donc pour les géants du Web. Ainsi, dès 2014, Google a lancé Classroom, une plate-forme d’apprentissage gratuite dédiée aux écoles.
Google Classroom est avant tout destiné aux enseignants. La plate-forme permet la gestion de classes. La plate-forme repose sur GMail pour la communication et Google Drive pour le partage de documents. À cela s’ajoute une gestion d’agenda, la possibilité de proposer des devoirs et d’en gérer les notes. Évidemment, Google Classroom nécessite un compte Google ou d’utiliser le programme de Google, G Suite for Education.
Google Classroom n’a pas pour objectif de dématérialiser l’enseignement mais les documents liés à l’enseignement. Et plus généralement, de proposer un référentiel pédagogique et centraliser leur gestion.
Dans la pratique, que propose Classroom ?
Un flux d’activités
La vue principale de Classroom sera le flux, une vue qui liste de manière chronologique les partages à la classe. Ces partages comprennent :
- Une information, c’est à dire un simple message qui peut avoir une pièce jointe (un document ou un lien dont YouTube). Enseignant et élèves peuvent poster une information.
- Un document qui sera en gros un document de cours
- Un devoir qui peut être libre ou être un questionnaire.
Les élèves peuvent ajouter un commentaire à chaque élément du flux. Et oui, il est possible de mentionner quelqu’un dans un commentaire.
Publier une documentation
La publication de documentation permet de partager des ressources de cours. Une documentation est un titre et une description, mais surtout une (ou plusieurs) ressource tierce : un document qui sera stocké sur Google Drive, un lien ou une vidéo Youtube.
L’enseignant a ainsi la possibilité de partager dur la plate-forme des cours ou plus généralement des ressources pédagogiques.
L’intérêt de partager ces ressources sur Classroom est avant tout de constituer un référentiel. Une documentation est bien destiné à regrouper tout les documents liés à un cours.
C’est bien cette notion de référentiel qui est importante. Il y a une réelle plus-value par rapport à l’envoi des documents par courriel ou le stockage Cloud comme Drive. Par rapport aux courriels, il y a un référentiel, pas d’ambiguïté sur quelle est la dernière version, est-ce que nous avons tous les documents ou toute question de ce type.
Contrairement à un stockage, une documentation n’est pas simplement un répertoire pour un document. Elle peut contenir des liens et être associée à un thème.
En plus d’une information succincte, elle permet les commentaires et ainsi demander des précisions. Évidemment, en cas d’abus, l’enseignant peut supprimer un commentaire ou bloquer l’élève. L’enseignant peut éditer une documentation, supprimer ou ajouter un document.
Publier des devoirs
Classroom permet également de gérer des devoirs qui peuvent être notés. La plate-forme distingue en fait 3 type de devoirs :
- Les devoirs à proprement parler qui sont similaires à un document. Ils contiennent un titre, des instructions et peuvent contenir des fichiers ou liens.
- Un questionnaire est un devoir contenant en plus un questionnaire reposant sur Google Forms.
- Une question qui est un questionnaire à une question.
Il est également possible pour chaque devoir d’ajouter une date limite.
La plate-forme incite réellement à la dématérialisation des devoirs. Ce qui est intéressant pour l’élève, c’est que pour un devoir, il a la possibilité de regrouper plusieurs documents. Tant que le devoir n’est pas rendu, il a un espace de travail. Les documents qu’il peut y stocker peuvent être des brouillon, notes, document (à proprement parler). Il peut au besoin directement créer n’importe quel type de document Google Doc à partir du menu ajouter et travailler à son rythme via la plate-forme ou directement à partir de son Google Drive.
Lorsque le devoir est rendu, l’enseignant retrouve pour chaque élève un dossier avec tout ce qui compose le devoir. Il bénéficie de toutes les possibilités de travail collaboratif des outils Google Docs donc la possibilité d’annoter un devoir sous ce format. Une fois la correction terminée, les devoirs pourront être rendus aux élèves qui pourront prendre connaissance des corrections.
La palme-forme permet ainsi d’avoir une vue générale sur les devoirs, activités des élèves et leurs notes besoin. C’est réellement un outil pensé pour la gestion dématérialisée des devoirs.
Gérer ses publications
La publication des documents et devoirs peut être programmée. Ainsi, connaissant son emploi du temps, un enseignant qui a préparé son cour peut programmer la publication des documents pour juste avant ou juste après la classe. Cela concerne aussi bien la documentation que les devoirs.
Évidemment à chaque publication, un courriel de notification est envoyé aux élèves. Et plus généralement, une notification est envoyée pour toute action importante (devoirs, rendus…).
Google Classroom, pour qui ?
La question « pour qui » peut-être vue sous deux aspects : pour quels enseignements et pour quels institutions ?
D’un point de vue enseignements, Google Classroom est réellement destiné à la gestion de classes. Je m’y suis intéressé pour mes formations mais mon format n’est pas adapté (pas de devoirs, pas de notes, pas de thèmes à proprement parler vu la durée). Il s’agit donc bien d’une plate-forme destinée aux enseignements type écoles, collèges, lycées ou facs.
Mais nous parlons aussi d’une plate-forme dématérialisée, il est donc indispensable qu’enseignants et surtout élèves aient accès à des moyens informatique. Ce peut-être un outil utilisé exclusivement en classe mais son intérêt est évidemment de retrouver toutes les ressources d’un cours n’importe quand.
Les moyens informatiques pour mes Kids
J’ai publié cet article en pleine crise du Coronavirus. Le écoles sont fermées depuis le 16 mars 2020 mais l’enseignement doit continuer sur un modèle inédit jusqu’ici.
Pour cette partie, je ne me base évidemment que sur mon expérience personnelle, donc la situation de mes kids et de proches.
En primaire, c’est très simple : il n’y a aucun outil numérique. Le travail est réalisé sur papier. Chez nous, l’enseignant envoi chaque matin le programme de travail de la journée par courrier électronique. Dans certains cas, elle va demander, ou proposer, l’envoi d’une photo du résultat. Chez d’autres, les activités sont postées sur un blog de la commune.
Pour le collège, il y a un peu plus d’outils numériques. Pour commencer, il me semble que tous les collèges ont un outil de vie scolaire en ligne qui permet au moins de partager des informations avec la famille. Ensuite, un cas particulier, les collégiens du Val de Marne ont tous un ordinateur portable. Donc en théorie, Kid 1.11 a les outils…
Ce serait si simple… Kid 1.11 a beau avoir un ordinateur portable, il n’y a pas au d’organisation sur son utilisation autre que je l’apporter pour utiliser certains logiciels. Quand à l’outil en ligne, et bien tout dépend de l’outil. Car évidemment, chaque établissement choisit son outil, les 3 collèges de notre ville ont évidemment 2 outils différents avec des possibilités différentes. Évidemment, c’est à chaque enseignant à alimenter correctement l’outil.
La qualité des enseignements dépend donc des outils et de ce que fera l’enseignant pour les exploiter. Il peut y avoir de grandes disparités en fonction des établissements. Ainsi, Kid 1 peut trouver des devoirs dans l’agenda des devoirs à faire de la plate-forme de vie scolaire (certains professeurs les diffusaient déjà ainsi, pas tous), d’autres vont utiliser la messagerie de la plate-forme qui peut être transférée sur le mail des parents. Enfin, comme la communication est compliquée par ces outils, s’est greffé un autre service, Pearltrees, pas du tout adapté à cet usage où l’information est encore plus noyée. C’est à l’enfant de comprendre où sont les documents, les devoirs, de se réorganiser et de lire quoi renvoyer et comment.
Alors oui, pour un papa au fait des outils, il est frustrant de voir que les moyens sont disponibles mais que la réalité du terrain ne permet pas une qualité d’école à leur niveau. Le problème ? D’une part la bureaucratie, Google Classroom n’est pas validé Éducation Nationale. Ensuite, une inadaptation des enseignements qui ne se tournent pas vers ces outils. C’est normal aussi, rien n’étant fait pour leur utilisation. Mais le pire, c’est de voir les plate-formes payantes auxquels souscrivent nos collèges et qui (pour certaines en tout cas) ne proposent pas d’outil au niveau attendu… C’est juste assez frustrant.
J’espère que cet article permet de faire découvrir Google Classroom, que ce soit pour l’utiliser, s’en inspirer, ou exiger des fonctions similaires.
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À propos de... Darko Stankovski
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