Quand Peta s’en prends aux fourrures des Space Marines
Lorsqu’une action de bonne volonté vire au ridicule… Est-ce une maladresse ou une action parfaitement planifiée ? Ce billet était parti comme un billets d’humeur suite à une annonce qui m’agresse en tant que joueur et discrédite une cause noble. Mais il y a bien une raison pour laquelle je la classe dans Business IT…
Peta (People for the Ethical Treatment of Animals ou en français Pour une Éthique dans le Traitement des Animaux) est une association à but non lucratif dont l’objet est la défense du droit des animaux. L’association milite sur plusieurs thèmes mais je pense qu’elle est, aux yeux du grand public, plus connu pour le thème des animaux à fourrure. Leur campagne la plus médiatique a été Plutôt à poil qu’en fourrure qui a pu avoir un fort impact en dénudant les Supermodels à l’époque des Cindy Crawford, Cristy Turlington et Naomi Campbell.
Ce 30 janvier, dans une lettre ouverte, l’association s’est attaqué à… Games Workshop… Non promis, je n’ai pas bu, non, ce n’est pas sur le site du Gorafi mais bien relayé sur le blog PetaUK. L’association demande à Games Workshop de supprimer les représentations de fourrures dans leur titre phare, Warhammer 40.000. La lettre se conclut par le paragraphe suivant :
And while we appreciate that these are fictional characters, draping them in what looks to be a replica of a dead animal sends the message that wearing fur is acceptable – when, in fact, it has no more place in 2017 than it would in the year 40,000.
Ce qui se traduirait avec ma compétence anglophone approximative par :
Et bien que nous sommes conscients que ces personnages soient fictifs, les habiller de ce qui semble une réplique d’animal mort envoie le message que porter de la fourrure est acceptable alors qu’en fait, cela ne l’est pas plus en 2017 que ça le serait en 40.000.
Ok, donc pour l’association Peta, il y a un problème dans le message véhiculé par la représentation de ces figurines. Mais faut expliquer à Peta : Warhammer 40.000, ce n’est pas juste un design de gros guerriers en métal blanc avec des trucs morts dessus (animaux, humains ou orks). C’est également tout un background dont les bases ont été posées il y a 30 ans (la première version a été publiée en 1987) et qui s’est étoffé depuis. Dans cet univers du 40ème millénaire, l’Humanité est dirigée de manière dictatoriale par un Empereur qui impose l’adoration. Pour cela, des Comissars, des officiers politiques, sont chargé de s’assurer de la pureté morale des troupes. Les Space Marins, eux, sont des corps fanatisés de guerriers génétiquement modifiés qui protègent l’Imperium de cette charogne Xeno (ces étrangers…). Parmi les races Extra-terrestres, les Eldars et les Tau se distinguent également par cette ambition à purifier l’Univers. Quand aux Necrons, certains écorchent leurs victimes et portent des haillons de peaux humaines…
Warhammer 40.000, ce n’est pas juste des Space Wolves recouvrant leurs armures de répliques d’animaux morts. Warhammer 40.000, c’est de la dictature, de la répression, des atrocités, de la pureté raciale de l’eugénisme et des génocides… Si des figurines avec des répliques d’animaux morts envoie le message qu’il est acceptable de les porter, alors ce jeu envoi aussi le message que les dictature, le totalitarisme, les répressions, les génocides, l’eugénisme et l’idée d’une race pur et supérieure sont acceptables.
Dans sa lettre ouverte, Peta ne demande évidemment pas à Games Workshop d’arrêter sa gamme Warhammer 40.000 pour les messages présumés que véhicule ce jeu mais de supprimer celui qui concerne son idéologie. Est-ce que nous devons comprendre que pour Peta, les dictatures, les répressions, le totalitarisme, les génocides, l’eugénisme et l’idée d’une race pure et supérieur sont acceptables ?
Honnêtement, je pense que l’action de Peta avait pour objectif d’attirer l’attention. Ce ne sont pas les premiers à s’en prendre au domaine ludique et à présumer de l’incapacité des joueurs à différentier fiction et réalité. Cette stratégie apparait en général comme contre-productive puisque le public visé se retourne contre l’annonceur. Pour ce public, Peta perd toute crédibilité et va le fera savoir qui en partageant ça sur les réseaux sociaux qui comme moi en écrivant un billet sur un blog. Au final, on en parle et en conséquence, Facebook multiplie l’affichage de l’info et Google indexe le contenu… Et voilà, la notoriété de l’annonceur est assurée. Alors oui, le sujet discrédite Peta, l’argumentaire est contre l’image du port de la fourrure mais laisse entendre qu’idée de pureté raciale, dictature et répression sont acceptables. Et alors ? Qui s’en souviendra dans quelques semaines ? Qui se souvient de l’hypocrisie des Supermodels ayant posé nues contre la cruauté envers les animaux mais continuent à promouvoir les fourrures ?
Aujourd’hui, ce n’est plus le message l’important. Ce qui importe, c’est de faire parler de soi. Et cela, Peta semble l’avoir compris.
À propos de... Darko Stankovski
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