Star Wars : Le Réveil de la Force
Depuis samedi dernier, Star Wars : le Réveil de la Force est disponible à la vente. Non, je n’ai pas le DVD en main et je ne vais pas commenter le contenu et les bonus. C’est aujourd’hui plutôt l’occasion de revenir sur cet épisode tant attendu qui a eu un accueil aussi passionné que critiqué.
J’ai lu beaucoup d’avis, positifs ou négatifs sur cet épisode. Meilleur de la saga depuis le Nouvel Espoir pour certains, fan-service minimum pour les autres, les avis sont assez tranchés. Sont-ils justifiés ? Voici un petit complément des 10 questions que vous vous posez sur Star Wars : le Réveil de la Force qui est surtout ma perception du film.
Réveiller la Force chez soi
Star Wars : le Réveil de la Force est donc disponible à la vente depuis le 16 avril, 4 mois après sa sortie en salles comme le veut la chronologie des médias. Le détail amusant est que si nous avions pu découvrir en France cet épisode avant les États Unis (sorti le 16 décembre ici, le 18 là bas), pour la sortie vidéo, c’est l’inverse puisque les États Unis n’ayant pas cette législation, l’Épisode VII est disponible là bas depuis le 5 avril.
Le film est disponible sur divers supports. Les DVDs et Blu-ray semblent d’après les descriptifs comporter les même bonus. Contrairement aux épisodes précédents, la version digitale est également disponible mais le descriptif sur itunes ne me semble pas comporter tous les bonus. Le support matériel a encore de beaux jours devant lui pour les fans de bonus.
Un épisode condamné avant sa sortie
Fin 2012, Disney rachète Lucasfilm et ainsi les licences Star Wars et Indiana Jones à George Lucas pour la coquette somme de 4 milliard de dollars. La réaction des consomma… fans ne s’est pas fait attendre avec le spectre de Disney « pompe à fric destinée uniquement à engraisser les actionnaires qui allait massacrer la licence sur l’autel de la rentabilité ».
Il faut dire que Disney n’y est pas allé de main morte en revoyant le Canon Star Wars, faisant table-rase de tout ce qui n’est pas explicitement dans les films. Bien sûr, c’est une manière de prendre le contrôle sur la licence qu’ils viennent d’acquérir. Mais c’est également une initiative qui va leur mettre à dos tous les fans de l’Univers Étendu basé entre autre sur les romans dont l’auteur le plus connu reste Timothy Zahn.
On ne peut pas non plus nier que Disney ne va pas chercher à fructifier la licence du coté du merchandising. Après tout, je pense qu’il n’y avait qu’une seule société qui était plus axée merchandising que Disney : Lucasfilm…
Mais est-ce que les intentions commerciales peuvent conduire à des mauvais films ? La saga Star Wars démontre que oui : les épisodes I à III sont les exemples de films exploitant la notion de fan-service où chaque scène a été pensée pour introduire un nouveau jouet, peu importe si elle est cohérente avec le reste ou non.
Ce que l’on attends d’un Star Wars
Star Wars est un univers de pur Science Fiction. Un univers futuriste qui s’est passé il y a longtemps, très longtemps. Le premier épisode (le IV donc) a certainement été le film qui a popularisé le genre du Space Opera. Il a aussi ajouté ces quelques éléments caractéristiques : les Jedi et la Force. Par certains aspects, c’est un film médiéval-fantastique futuriste.
Star Wars, en tout cas les épisodes IV à VI, ont également plusieurs niveaux de lecture. Du plus basique, il s’agit de simple films d’action et d’aventure. Ceci les rends accessibles aux plus jeunes. Les Jedi et la Force ont ajouté un aspect mystique et philosophique que certains attendent dans la saga.
Si les épisodes I à III ont été plus que décevants, mis à part leur incohérence par rapport à la suite, c’est justement en ayant simplifié Star Wars en des films d’action et balayant tout le coté mystique et philosophique des Jedi et de la Force, mais tout en préservant le visuel et en le réduisant en de simple jongleurs de sabres laser.
Le Réveil de la Force, un épisode sur la défensive
Pour cet épisode, Disney et J.J. Abrams doivent concilier plusieurs objectifs : satisfaire la base de fans, faire le lien avec les anciens épisodes et ouvrir la saga vers de prochaines aventures, et donc, de nouveaux personnages.
Alors c’est vrai, le scénario est sur la défensive et reprends de grandes lignes exploitées dans l’épisode IV : une galaxie en danger face à une puissance totalitaire, un messager (BB-8) perdu dans son périple qui rencontre celui (en l’occurence celle) appelé à devenir un héros. Et bien sûr la menace sur la galaxie détruite à la fin (Starkiller). Mais en soi, ce sont les grandes lignes de toute quête mythologique ou Arthurienne dont l’épisode IV lui-même a repris la trame.
Il faut voir qu’avec ces nouveaux épisodes, l’histoire doit évoluer vers de nouveaux personnages. Je trouve que c’est déjà un exploit d’avoir les acteurs originaux, mais 35 ans plus tard, il est impossible de continuer leurs aventures là où on les a laissé. Centrer l’épisode sur ces nouveaux personnages permet donc de lier le spectateur à ceux-ci. Mais il faut alors leur donner une importance, d’où ce rite initiatique de la quête.
Bien sûr, en choisissant de placer l’intrigue sur une planète désertique et avec une super-arme capable de détruire des planètes entières, on ne peut nier une certaine volonté de reprendre une recette qui marchait. Après tout, Lucas avait avec succès fait la même chose avec l’épisode VI, Le Retour du Jedi… Mais est-ce un plagiat de l’épisode IV pour autant ?
Une planète désertique
Dans Star Wars, les planètes désertiques sont une constante pour montrer que le héros commence son aventure dans un monde sans espoir, dans une condition proche de l’esclavage. Lucas ne s’était même pas encombré à créer une nouvelle planète, Anakin était un esclave sur Tatooine.
Star Wars n’est pas le seul univers où le désert est la mise à l’épreuve des héros : Conan, Dune, Games of Thrones (en ce qui concerne Daenerys) ou même Gladiator… La planète désertique n’est pas un plagiat de l’épisodes IV mais une constante dans les quêtes des héros.
Un empire totalitaire
Le Premier Ordre est l’héritier de l’Empire fondé par Palpatine. L’Empire des épisodes IV à VI était fortement inspiré de l’Allemagne Nazi, il est donc tout à fait naturel que ce visuel soit maintenu avec le Premier Ordre.
Un Darth Vader pré-pubère
Kylo Ren, avec sa tenue noir et son casque, est aussi perçu comme une copie de Vader. Du point de vue visuel, il n’est pas différent de, par exemple, Darth Maul ou du Compte Dooku qui sont eux aussi les apprentis du plus grand vilain. Mais contrairement à eux, Kylo Ren est un Sith avec un héritage et un modèle. Vader justement…
Alors non, Kylo Ren n’est pas un antagoniste à la carrure de Vader, pas encore. Il est celui qui aspire à. Kylo Ren est le modèle du petit con, ce gamin qui a les capacités et aspire à égaler ses modèles. C’est celui à qui on a fait plein de promesses mais qui n’est pas destiné à devenir le héros qu’il espère. Une espèce de Tai Lung (Kung Fu Panda).
Il peut être frustrant pour certains de ne pas partir sur une surenchère, mais il est intéressant de poser les bases qui vont nourrir la haine de personnage.
La naissance d’une héroïne
Rey est certainement le personnage qui à lui seul vaut d’apprécier ce film. Rey permet d’introduire dans l’univers Star Wars au cinéma un vrai personnage féminin fort de premier plan. Elle n’est pas la Demoiselle en détresse. Enlevée par le Premier Ordre, elle n’a pas besoin d’être secourue, elle arrive à s’évader seule. Le Réveil de la Force inverse même les codes : ainsi c’est Poe, qui est censé être le meilleur pilote de la Résistance, qui n’aura la vie sauve que parce qu’il est secouru par Finn.
Rey, c’est finalement le personnage qui j’espère sera un modèle pour ma fille comme Han Solo l’a été pour notre génération. Un personnage volontaire et fort.
Une nouvelle Death Star et un capitaine qui brille
Il y a quelques aspects du film qui sont hélas très critiquables. Pour commencer, cette base Starkiller, plagiat des Death Star déjà réchauffée dans le Retour du Jedi. Il est évident qu’il aurai fallu trouver autre chose pour montrer les ambitions du Nouvel Ordre. Ou alors préférer cette fin…
Si Kylo Ren est posé comme le méchant emblématique, il y a eu également beaucoup de promotion autour du Capitaine Phasma. Mais au final, il ne suffit pas de porter une jolie armure appuyée par une soi-disante renommée pour avoir le même accueil que Boba Fett… Phasma est une réelle déception sur grand écran, c’est un personnage qui en soi n’apporte rien à aucun moment.
Des X-Wings et des TIE Fighters
30 ans séparent le Retour du Jedi du Réveil de la Force comme 30 ans séparent la Menace Fantôme du Nouvel Espoir. On a pu voir une évolution visuelle des chasseurs entre les épisodes I à III et IV à VI. Pourtant, 30 ans plus tard, le chasseur de la Résistance reste le X-Wing qui a peu évolué et celui du Premier Ordre reste le TIE Fighter qui a été repeint…
C’est un peu frustrant quand on a vu d’un coté l’apparition des A-Wings et B-Wings du coté de la Rebellion et l’évolution du chasseur TIE en TIE/IN du coté de l’Empire. Sur le visuel, le Réveil de la Force joue aussi la carte de la sécurité au détriment de la créativité.
Un épisode de transition
Au final, il faut voir le Réveil de la Force comme un épisode de transition. Transition vers de nouveaux personnages et de nouvelles aventures, mais aussi vers une extension contrôlée de l’univers. Et ça commencera avec Rogue One qui sera sur nos écrans en fin d’année.
Au final, si Lucas avait fait fructifier la licence Star Wars sur 3 films en laissant l’extension de l’univers à d’autres. Disney semble avoir pris le parti d’étendre l’univers eux même.
Pour ma part malgré les faiblesses du Réveil de la Force, je le prend comme un bon épisode. Certainement moins bon qu’un Nouvel Espoir et l’Empire Contre-Attaque, mais indéniablement meilleur que les épisodes I à III. J’attends maintenant de voir comment le Sénat a pu laisser Snoke prendre pouvoir etpourquoi une Résistance s’oppose au Premier Ordre. Et puis évidemment qui est Rey et quel est l’avenir des Jedi.
Et vous, comment avez-vous apprécié le Réveil de la Force ?
À propos de... Darko Stankovski
iT guy, photographe et papa 3.0, je vous fais partager mon expérience et découvertes dans ces domaines. Vous pouvez me suivre sur les liens ci-dessous.