Rentrée 2016 : un iPhone pour tous les écoliers
Et oui, la chose a été révélée aujourd’hui. Vous êtes certainement au courant du dernier modèle d’iPhone chez Apple, l’iPhone SE. Et bien, le mystère autour du nom du modèle a été révélé : School Edition !
Un iPhone pour tous les écoliers en 2016 (Inconnu)
Apple aurai travaillé avec l’État américain depuis quelque temps sur ce modèle et le projet aurai trouvé des échos dans d’autres pays dont la France. Ainsi, lors de la rentrée prochaine, nos enfants scolarisés en primaire, collège et lycée se verront dotés d’un iPhone SE. Mais il y a bien sûr des conditions et des contraintes.
Un iPhone pour l’école
À cette annonce, nombre d’écolier, collégiens et lycéens bondissent peut-être de joie, mais attention, cet iPhone n’est pas un iPhone comme les autres du fait de la version spéciale du système installé. Un certain nombre de paramètres ne seront pas accessibles à l’utilisateur et certains comportements seront forcés.
Ainsi, pour commencer, la localisation sera toujours active et partagée avec l’école et avec les parents. Les parents sauront ainsi toujours où se trouve leur enfant et l’appel à l’école sera ainsi automatisé. L’idée est réduire l’école buissonnière encore trop galopante au collège et lycée tout en rassurant les parents.
L’iPhone SE pour écoliers sera verrouillé et contrôlé pour éviter les abus.
Ensuite, en fonction des horaires et localisation, certaines fonctions ne seront pas accessibles. Et non, pas de Snapchat en plein cours ni d’appels entre copains. Il sera possible cependant d’appeler certains numéros autorisés par les parents en cas d’urgence mais l’école sera averti de cet usage. Là aussi, l’idée est d’éviter les abus pendant la classe ou la triche pendant les contrôles et examens.
Enfin, certaines apps spécifiques seront développées. L’iPhone complétera ainsi le carnet de correspondance, ce que l’on suppose être un test pour à terme dématérialiser ce carnet de correspondance. Un portail serait en cours de développement et il sera possible à terme d’envoyer des devoirs de manière dématérialisée.
Un projet qui a un cout
J’imagine que certains d’entre vous, connaissant le prix public d’un iPhone SE s’inquiètent du cout. Apple n’étant pas très connu pour faire des réductions significatives sur ses produits… Malheureusement, peu d’infos ont filtré sur le sujet. Un représentant du Ministère de l’Éducation a déclaré que « L’État a beaucoup investit mais s’attend à des économies à terme qui font que ce projet est très rentable ». On ignore évidemment de quelles économies il parle et quel est la rentabilité en question.
Autre question liée au cout : est-ce que les familles auront à mettre la main à la poche ? Là aussi la réponse est évasive : « Nous étudions toutes les options pour que cet équipement n’implique pas de surcout significatif aux familles ». Car le fait est que si il y a un cout, les familles avec plusieurs enfants vont le sentir passer…
Un projet qui fait déjà polémique
Des voix se sont déjà élevées pour dénoncer ce projet. On retrouve la dénonciation unanime de la géolocalisation permanente même en dehors des heures d’école des enfants. Cela représenterait un premier pas vers la surveillance généralisée de la population. L’association Une chance pour tous redoute même les dérives et les fichages : est ce que les habitudes des enfants en dehors de l’école ne va pas influer les décisions lors des orientations ? Celui-ci a des capacités, mais le fait qu’il traine dehors le soir au lieu de faire ses devoirs ne va-t-il pas jouer en sa défaveur ?
En outre, cette même association dénonce la volonté d’imposer une école à deux vitesses et faire perdre à terme tout espoir aux familles défavorisées. « Bon nombre de familles défavorisées se saignent pour donner à leurs enfants une scolarité descente. Certains ont tout fait pour détourner la carte scolaire pour permettre à leurs enfants d’aller dans des écoles que le Ministère n’a pas abandonné. Nous redoutons que le Ministère se serve de ces outils pour identifier ces familles et favoriser la ghettoisation de l’éducation. »
L’usage de ces données par l’État inquiète évidemment, mais l’implication d’une société privée inquiète encore plus. L’association Transparence explique ainsi « Apple a mis à disposition son infrastructure et ses services Cloud et aura donc accès à toutes les données, non seulement sur la scolarisation de nos enfants, mais aussi sur l’implication des parents dans leur éducation. Que va-t-elle en faire ensuite ? Pouvons nous autoriser une entreprise privée à collecter autant de données ? « . Tim Cook a bien entendu réagit lui même à l’implication d’Apple dans l’hébergement de ces données en assurant que tout était chiffré et que Apple n’a pas accès aux informations sur nos enfants, mais ceci repose sur une question de confiance que l’association Transparence n’accorde pas.
Quoi qu’il en soit, le Smartphone s’est tellement démocratisé qu’il rentrera à terme dans les outils de l’éducation. Habituellement, nous devons faire face à une inertie très lente d’usage des nouveaux outils dans les écoles et nous pourrions être impressionnés par ce projet. Mais n’y a-t-il pas confusion ici entre vitesse et précipitation ?
Les bénéfice sont évidents mais les inquiétudes tout aussi légitimes. Quelle est votre opinion ?
À propos de... Darko Stankovski
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