Faire garder son enfant de manière lucrative, ce sera bientôt possible
Bouleversement dans le numérique et l’économie du foyer. Après des mois de négociation, la société Rent’a Baby a enfin eu l’autorisation de se lancer sur le marché français. Véritable phénomène outre-Atlantique, la société s’est créée pour répondre à deux préoccupations, peut être plus marquées là bas : d’une part, élever un enfant coute cher et d’autre part, si l’enfant peut être un bénéfice social, certains ne souhaitent pas forcément avoir la charge d’un enfant.
Se présentant comme le Uber du Baby Sitting, Rent’a Baby propose donc, même si elle n’utilise pas ce terme, aux parents de louer leurs enfants… Cela parait moralement choquant, mais à priori pas pour son fondateur qui y croit pour le marché français, ni pour leurs centaines de clients outre-Atlantique. En exclusivité, j’ai pu m’entretenir avec Rumple Stiltskin, fondateur de la société.
Le principe
Rent’a Baby est un service pour deux parties : les parents qui souhaitent louer leur enfants et ceux qui veulent les garder. Alors bien sûr, la société utilise des termes plus politiquement correcte. C’est la famille qui propose une prestation, manière assez habile pour éviter toute idée d’exploitation. De l’autre coté, on parle de Guardians et je ne sais pas comment ce terme sera traduit.
Ce sont évidemment les parents… Enfin, la famille qui imposent sa disponibilité. C’est également eux qui imposent un tarif et bien entendu, c’est les Guardians qui y sont de leur poche. La société elle se rémunère sur un pourcentage de la transaction.
Un bouleversement de l’économie autour du bébé
Le discours alléchant est bien rôdé. Pour un couple, un enfant c’est d’importantes dépenses qui ne sont pas sans conséquence sur la vie sociale. Vous voulez sortir au Ciné ? En plus du tarif déjà prohibitif de la place, il faut que vous payiez une baby sitter. « Nous, nous vous proposons de gagner de l’argent pendant votre sortie ciné ! » affirme fièrement M. Stiltskin.
« Grâce à nous, un enfant n’est plus un fardeau, c’est un véritable capital ! » est une affirmation qui ne figurera pas dans les plaquettes mais qui affiche clairement les idées de la société.
Une réelle demande
Évidemment, minimiser les dépenses familiale est un objectif que nous avons tous. L’idée de louer un enfant peut paraître juste farfelue à l’origine, mais c’est compter sans la réelle demande. Alors qui sont les demandeurs ?
« N’avez vous jamais observé comment en tant qu’hommes, il est facile d’engager la conservation avec des femmes lorsqu’elles vous voient vous occuper d’un enfant ? » Et je dois dire que c’est une blague commune que Rent’a Baby entend prendre au sérieux. Mieux que Meetic, louer un enfant permettrait de plus trouver plus facilement l’âme soeur. Et pour M. Stiltskin, c’est la situation la plus populaire car cela permet aux parents de trouver quelqu’un pour s’occuper des enfants à la sortie de l’école et de les emmener au parc…
Pour ma part, je trouve juste la situation un peu étrange. Dira-t-on en récupérant l’enfant « alors, t’a pécho ? » :/
Mais outre le coté affectif provoqué par la présence d’enfant, M. Stiltskin insiste sur le coté social de la présence d’un enfant. « Il y a un véritable fossé entre les couples avec et sans enfants. Pour les premiers, la vie sociale passe aussi par les évènements de leurs enfants. Il n’est pas rare d’inviter des collègues ou employés pour les évènements marquant de ses enfants. Serez vous à l’aise à l’anniversaire du fils de votre patron sans enfant ? Comment inviter votre patron pour négocier votre promotion sous couvert de l’anniversaire de vos enfants si vous n’en n’avez pas ? » C’est donc la solution idéale pour faire garder les enfants un après midi pour rester en tête à tête…
Je dois avouer que cet avis est certainement très caractéristique d’un état d’esprit outre-Atlantique. J’ai du coup un peu du mal à comprendre sa passion du fait qu’il me semble que nous ne n’avons pas ces habitudes ici, mais je peux me tromper…
Qu’en est-il de la sécurité des enfants ?
M. Stiltskin assure que la société prendra toutes les dispositions nécessaires. Pour s’inscrire en tant que Guardian, il faut fournir un extrait de casier judiciaire et toute une série d’autres informations. « Notre processus d’inscription est plus sévère que n’importe quel société de Baby Sitting. Elle limite le nombre de candidats, mais elle assure la qualité du service. De plus, un système dévaluation permet d’éviter de mauvaises surprises. » Le Uber du Baby Sitting disions nous ? J’ignore si c’est rassurant.
La levée de bouclier des société de Baby Sitting
Pour M. Stilskin, le plus grand succès de son entreprise est la réaction des sociétés de Baby Sitting traditionnelles. Celles-ci ont bien entendu lancé plusieurs campagnes de discrédit à l’encontre de sa société l’accusant d’une exploitation cachée des enfants. « Je les comprends, nous bouleversons leur marché traditionnel. Nous, nous rémunérons ceux qu’elles font payer, il est donc évident qu’elles ne nous aiment pas« .
Une exploitation d’enfants déguisée ?
Reste cette considération. Car il faut admettre que la société ne propose rien d’autre qu’aux parents de louer leurs enfants. M. Stilskin s’en défend vigoureusement « Il n’est pas question d’exploitation, nous proposons des gardes d’enfants où la rémunération va dans l’autre sens. Les conditions pour les Guardians sont bien précises, l’activité de l’enfant est défini avant sa prise en charge, ils ne peuvent légalement pas demander des tâches aux enfants.« .
Le discours sonne très contractuel. C’est aussi un aspect qui fonctionne peut être bien outre-atlantique, mais qu’en sera-t-il ici ?
Pour ma part, je suis méfiant d’un tel service, mais vous, seriez-vous prêts à y faire confiance ?
À propos de... Darko Stankovski
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