L’ange et le soldat
L’exercice le plus difficile en photo, et en particulier lorsqu’on photographie des comédiens, c’est de choisir les photos à publier. L’idéal est toujours de ne choisir que les meilleurs photos, surtout lors d’une rafale. Cette règle permet d’être critique vis à vis de son travail en apprenant à être sélectif. Elle permet aussi d’avoir une sélection qui ne soit pas ennuyeuse par sa répétition pour le spectateur. Mais la particularité de photographier de bons comédiens, c’est que chaque expression est différente. Chaque cliché aura alors une signification différente des autres. C’est alors que nous avons une exception à cette règle.
C’était le cas lors du tableau Variation sur le thème de Nemesis que je nomme ici L’ange et le Soldat lors du premier gala de l’USI. Tout ce tableau s’est déroulé sans dialogue, ce qui appuie l’intensité dramatique jusqu’à la fatale conclusion.
Le tableau met en scène un soldat, fine lame et arrogant. Celui-ci tue sans raison ni fierté la maitresse de cérémonie, une sorte de créature sylvestre.
Apparait alors dans l’éther fantastique une autre créature angélique. Celle-ci, tel un ange de la mort, vient le défier pour ses actions. S’en suit un duel où le soldat semble bien conserver le dessus et fait à nouveau preuve de confiance en soi et d’arrogance.
Cette confiance en soi aura raison de lui. L’ange lui assènera un coup fatal. Face à sa blessure mortelle et malgré la confiance qu’il a exprimé jusqu’alors, le soldat se résigne à accepter son destin.
Accepter sa défaite lui vaudra le respect de l’Ange et le baiser du pardon. Le baiser de l’apaisement. Le baiser de la mort.
Cette mort qui viendra par le coup de grâce, coup qui n’est plus une exécution mais une libération.
Vous avez bien compris que ces parmi ces trois derniers clichés que je ne peux choisir LE cliché à mettre en avant. En fait, ça n’a pas de sens, chaque photo exprime une étape dans l’abandon du soldat. La précision des gestes et les expressions sont parfaites, aussi, j’aurai pu publier chaque cliché indépendamment des autres, mais cela aurai été sans rendre honneur à la mise en scène.
Je tiens d’ailleurs à remercier Géraldine Moreau-Geoffrey et Laurent Griffon pour leur prestation. Géraldine endossera à nouveau les ailes d’ange pour la représentation Othello de Rémy Jules les 13 et 14 mars.
À propos de... Darko Stankovski
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