Le casque au ski
Nous sommes en plein dans les vacances scolaires de février. Demain, la région parisienne attaquera les routes avec tout l’équipement nécessaire : chaines, tenues étanche et à la bonne taille, gants, chaussures confortables, planches, lunettes et casques.
Oui, casque est au pluriel. Moi et Mum n’avons pas attendu les Kidz pour skier avec casque. Nous ne sommes pourtant ni des débutants, ni des Riders. Mais il y a plus de 10 ans, nous avons estimé judicieux de troquer notre cagoule contre un casque.
Pourquoi nous avons commencé à porter le casque
Au début du siècle (ça en jette mieux comme ça pour parler d’il y a 10/15 ans 🙂 ), nous étions isérois. Quand on habite à 45 minutes des stations, les sorties ski sont régulières. En région, on a l’opportunité de varier et de passer aussi bien de la station familiale à la grosse usine. On a donc vu des comportements très différents et peut être même une évolution de ces comportements. On était insouciants jusqu’au jour où…
Jusqu’au jour où vous croisez la route d’un inconscient et que l’accident est évité de justesse. Vous vous rendez compte que cet inconscient n’a même pas idée de ce qui vient d’être évité. Dans notre cas, ce n’est même pas moi qui était en réel danger, son comportement aurai pu me projeter sur ses amis et c’est eux qui se seraient retrouvés dans le ravin.
Bref, c’était l’évènement de trop qui nous avons décidé de mettre un casque non pas pour nous protéger des risques que nous prenions, mais pour nous protéger des risques dans lesquelles nous mettent les autres.
Pourquoi nous avons eu raison de porter le casque
Quand on n’est pas habitué au casque, il est difficile de se convaincre d’en porter un. Surtout si on a toujours skié sans. Comme pour nous, il faut un évènement déclencheur. Pour certains amis, c’était juste d’être témoin d’une sortie de télésiège.
On n’est pas censé risquer un traumatisme crânien sur un télésiège. Ce jours là, je suis le dernier à me lever. Je reste collé au siège afin de laisser ma femme et un ami s’éloigner pour ne pas qu’on s’entremêle les skis. Rien d’inhabituel, sauf que cette fois là, le garde-corps se rabat…
J’ai le réflexe de tourner la tête pour prendre la barre sur le coté, donc sur le casque et non les lunettes et le nez. Le siège me projette vers l’avant, mais le garde-corp me retient la tête. Le pisteur arrête évidemment immédiatement la remontée, mais l’inertie me projette vers l’avant. Entre l’inertie et la tête retenue, je fais un beau soleil avant de me retrouver plaqué au sol. Ça sonne. Les quelques secondes qui me permettent de reprendre mes esprits et estimer que tout va bien, ces quelques secondes avant que je fasse signe que je ne suis pas inconscient sont interminables pour le spectateur. L’après-midi même, les amis avec qui nous étions se sont équipés de casques.
Et pourtant, vous ne porterez pas le casque
Malgré toutes les anecdotes, il est difficile de convaincre de l’utilité de quelque chose qui, peut être, ne servira jamais. Pour tout équipement de sécurité, l’idéal est évidemment qu’il ne serve jamais. Le problème, c’est que si l’unique fois où on en a besoin il n’est pas là, on peut ne pas avoir d’occasion de le regretter.
Bien sûr, il y a des contre-arguments, après tout, le casque n’est pas une protection absolue comme l’illustre le très médiatisé accident de Michael Schumasher. En poussant un peu les recherches, on peut tomber sur cet article sur Rue89/le Nouvel Obs qui se repose sur un article très intéressant du Dr. Mike Langran. En gros, pour protéger la tête d’un impact direct à 50 km/h, avec le matériel actuellement disponible, il faudrait un casque d’une épaisseur de 18 cm, d’une largeur de 50 cm et d’un poids de 5 kilos minimum.
Non, un casque ne vous sauvera pas dans toutes les situations. Vous pouvez même relever dans cet article que si le port du casque augmente, le nombre de traumatismes crânien également. Ces accidents font suite à des prises de risques inconsidérés découlant d’un sentiment de sécurité procuré par le casque.
Moralité : vous ne devez pas porter un casque pour prendre plus de risques mais pour limiter les risques actuels. La situation actuelle confirme notre motivation initiale : nous protéger des risques que nous font prendre les autres.
Et vous, skiez vous avec un casque ? Qu’est ce qui vous a motivé à en porter un ?
À propos de... Darko Stankovski
iT guy, photographe et papa 3.0, je vous fais partager mon expérience et découvertes dans ces domaines. Vous pouvez me suivre sur les liens ci-dessous.
Ce qui m’a convaincu, c’est :
– que ma fille, ma chérie, les enfants de ma chérie en porte tous un (chacun le sien, bien sûr)…
– que je porte (parfois) un casque lorsque je circule à vélo (depuis 7 ans) et que je fais de la via ferrata
– que j’attache ma ceinture lorsque je suis dans une voiture (ce qui revient au même, pour moi, la prise de risque étant à peu près équivalente).
Les chocs ne sont pas évités au sens absolus du terme, mais oui, il vaut mieux être étourdis pendant quelques secondes grâce au casque que d’aller passer une radio en station ou au CHU en urgence avec le bonnet à tête de totoro trop lol (et pourtant, j’adore totoro, nesspas).