Flattr, financer le web par les dons
Flattr est un service de micropaiement social qui permet de rémunérer les créateurs de contenu. Son principe est de simplifier le processus de dons. De ce fait, quand on cherche à générer un revenu par l’activité de la publication en ligne, on finit par s’y intéresser. Ajouter une source de revenu potentiel est toujours une bonne initiative, et Flattr laisse supposer la possibilité de valoriser (par une rémunération) son contenu et non pas de générer un revenu de manière périphérique comme la publicité.
Ce service est il alors intéressant ? Est-ce une solution viable pour rentabiliser un site ?
Générer un revenu par une publication en elle même est très difficile. L’internaute n’est pas prêt à payer pour accéder à une information. Face à la barrière du portefeuille, il préférera chercher une autre source d’informations. L’abonnement nécessite de s’être créé une bonne réputation et une bonne communauté. Reste l’option de proposer au visiteur sa contribution par un don, un peu comme un artiste de rue. Le processus classique de don via PayPal par exemple est contraignant car il nécessite de passer un peu de temps sur la saisie d’un formulaire.
Un service de micro-dons
Flattr se distingue en simplifiant ce principe de don. L‘internaute choisi un budget de « dons » mensuel. Celui-ci va de 3 à 10 €. Lorsqu’il apprécie un contenu qui s’est abonné au service, il lui attribue un équivalent du +1 ou du « Like« . À savoir que certaines valorisations (notamment sur Instagram, Flickr ou YouTube) peuvent se répercuter sur Flattr.
À la fin du mois, Flattr divise la somme attribuée (moins sa commission qui est tout de même de 10%) par l’internaute entre les différents contenus qu’il a valorisé. En d’autre termes, si il dédie 10 € (disons 11 pour le calcul, Flattr en gardant 1) et qu’il a attribué 100 flattr, chaque contenu recevra 10 centimes. Si il n’en a attribué que 2, chacun recevra 5 €.
L’efficacité du service
L’abonnement au système est somme toute assez simple mais cela fonctionne-t-il vraiment ? J’ai mis en place Flattr sur Là Bas Land, GeekGarage et DSP depuis juin et j’ai reçu 1 Flattr, oué ! Mes comptes Instagram et Flickr sont aussi associés au service.
Évidemment, il faut alors avoir une petite démarche d’optimisation et se demander si le bouton est visible, garder à l’esprit que nous sommes en période de vacances ou que Flattr n’est pas très connu par le grand publique. Alors est ce que l’approche est rentable uniquement dans certaines communautés et principalement les technofiles ? Quand on regarde d’autres acteurs comme Korben ou Ploum, on observe respectivement 600 et 2000 Flattrs. Il s’agit du nombre de Flattrs depuis la création du compte.
Ploum, alias Lionel Dricot est un fervent partisan de Flattr. Il a accepté de répondre à la question du revenu généré qui oscille de 40 à 150 €. Comparé au nombre de clicks que peut générer la publicité pour son site (du point de vue de la fréquentation) ou par les liens sponsorisés, la génération de revenus me semble faible. Ses chiffres étant sur des périodes différentes, il est difficile de faire la comparaison.
La satisfaction de rémunérer le créateur de contenu.
L’approche de Flattr est intéressante. Elle permet de rémunérer directement le contenu. En effet, même si un site peut générer un revenu par la publicité, c’est grâce à un intérêt du visiteur qui n’est pas le contenu. Pour les liens sponsorisés, c’est légèrement différent, ceux-ci sont en rapport avec le contenu, mais le revenu en lui même est généré parce que le visiteur a été incité à un achat.
Néanmoins, l’expérience Flattr ne fait pas que des émules. Ainsi, Numerama par exemple, après avoir testé le service a fini par le retirer. Le Codex Gnoufique bien que motivé est mitigé par l’efficacité de Flattr. Globalement, on est loin des espérances de rémunération plus classique des blogs et sites. Bien entendu, la popularité du service influe beaucoup.
En conclusion…
Aujourd’hui, Flattr n’est pas un système de revenus rentable. Bien entendu, c’est une voie à étudier, surtout pour les petits sites si les bloqueurs de publicité se généralisent, comme le souhaite AdBlock. Son succès parmi une certaine communauté démontre que les internautes sont prêt à se prêter au jeu de la rémunération. La question qui demeure, et à laquelle personne n’a réellement de réponse est de savoir si les utilisateurs ont réellement la notion de rémunérer les créateurs de contenu pour leur création et quelle valeur ils attribuent à cette création. Car cette valorisation ne dépend pas du contenu en lui même mais de l’activité de l’utilisateur le mois en cours.
Ainsi, j’ai du mal à croire à son efficacité. La plus grande question reste à savoir à quel point l’internaute est prêt à payer pour du contenu. Êtes vous prêt à payer pour du contenu ?
À propos de... Darko Stankovski
iT guy, photographe et papa 3.0, je vous fais partager mon expérience et découvertes dans ces domaines. Vous pouvez me suivre sur les liens ci-dessous.