Le FigoStage 2005 de Grenoble, les techniques

Une figurine à la fin du figostage et qui a profité des enseignements (D.Stankovski)

En 2005, la boutique Sastaka, organisait sur Grenoble avec Jérémie Bonamant Teboul le premier figostage. Celui-ci s’est déroulé du 15 au 17 juillet 2005 au sein du pôle simulation de la MJC de Grenoble. À la demande de Joss (le Boss de Sastaka), j’y ai participé pour couvrir  l’événement.

Cet article a donc été publié pour la première fois en 2005 suite à la présentation de l’évènement. Je vais dans et va vous présenter les différentes techniques vues pendant ce stage.

Dans cet article, je ne vais vous présenter qu’un résumé des techniques abordées lors de ce figostage. Après tout, je n’au moi même été que figostagiaire. L’ensemble de ces techniques et bien plus encore sont détaillés dans le livre de référence pour tout peintre sur figurines, Le Grand livre de la peinture sur figurine. Et si vous ne souhaitez pas vous appliquer au point d’obtenir une figurine de concours mais de jeu, alors vous trouverez tout ce qu’il vous faut dans Le grand livre des Armées : Peintures sur figurines.

Le materiel du Maître

Et bien oui, dans la partie technique, autant parler du contenu de la saccoche de l’enseignant, ce qu’il affectionne, ce qu’il utilise. Bien entendu, les marques citées ci-dessous ne le sont qu’à titre indicatif, libre à vous d’utiliser ce que bon vous semble.

Préparation de la figurine

Ebarbage

Ébarbage figurine

Ébarbage de la figurine (D.Stankovski)

L’ébarbage consiste à retirer les lignes de moulure ou les reliquats des canaux de diffusion de la matière. En effet, un moule est au minimum en deux parties. Au niveau de la jointure, il n’est pas rare de voir de la matière « déborder ». Ceci crée une ligne en relief sur la figurine, et doit donc être retirée. De même, afin de permettre une diffusion de la matière et remplir correctement tout le moule, il arrive qu’il y ait des canaux qui permettent le passage de matière à des endroits éloignés. Ces morceaux doivent également être retirés.

L’ébarbage se fait au cutter ou au scalpel. Il est assez facile de retirer les morceaux disgracieux sur une figurine résine car elle se coupe facilement. Pour les gros morceaux, on enlève la matière petit à petit par la technique du castor que personnellement je vois aussi comme celle du bucheron. Le morceau est coupé par des incisions alternées afin d’éviter de saccager la figurine par une coupe trop violent et franche. La finition a lieu au papier de verre très fin (800 préconisé).

Bouchage

Les figurines en résine sont pour beaucoup d’une qualité inégalable par le métal. Il est vrai que cette matière a un rendu lisse là où le métal a un rendu plus granuleux. Cependant, les techniques de moulage de la résine peuvent entraîner certains défauts plus récurents que sur du métal. La répartition de la résine au sein du moule se fait à l’aide d’une pompe à vide (et non pas par centrifugation comme pour le métal). Cette technique peut entraîner l’apparition de bulles d’aire qu’il faudra faire disparaitre.

Ce traitement va se faire à l’aide de Milliput (pâte epoxy). Pour le gros du travail, il suffit de faire une boule de milliput, d’en extraire des boudins et de les insérer dans les trous disgracieux. Le milliput se lisse facilement avec des outils mouillés. Préférez le pinceau-gomme pour cette utilisation. Pour cette étape, Jérémie a  une préférence pour le milliput aux autres pâtes car le milliput peut facilement être dilué à l’eau et se lisse facilement sur la figurine (contrairement au Duro ou Green Stuff), durcit à l’air libre (contrairement à la Fimo), et est plus résistant que le plâtre.

Dans les cas extrèmes, il y a la possibilité d’utiliser la technique du « jus de milliput ». La technique consiste à liquéfier légérement du milliput afin de combler plus facilement les peites rainures. Il faut faire une boulle de milliput puis y créer une dépression avec le bois du pinceau. En y versant progressivement de l’eau tout en touillant avec le pinceau, la dépression va peu à peu se remplir de jus de milliput. Ce jus sera alors appliqué au pinceau.

La palette humide

La technique de la palette humide est assez simple à mettre en oeuvre : dans un récipient (type assiette plastique), on place quelques épaisseurs de papier absorbant ayant absorbé une bonne quantité d’eau. Au dessus, du papier sulfurisé. Ce montage, si il ne vous est pas subtilisé à la maison pour faire un gateau, va nous servir de palette pour peinture acrylique. Le papier sulfurisé fait filtre entre la peinture et le papier absorbant en permettant à l’humidité de passer, et ainsi de prolonger la vie hors tube de votre peinture acrylique. Nous avons testé. Il a été possible d’utiliser la même peinture pendant plus de trois heures.

Les filtres

La principale technique de peinture vue lors de ce FigoStage fût la peinture par « filtres ». Un filtre est en fait une couches TRES diluée. Les filtres, déposés de manière successive, permettent au final d’obtenir la teinte souhaitée, en recouvrant l’ensemble de la surface travaillée, tout en ayant déposé une épaisseur minimum de pigments.

Jérémie montre comment poser des filtres pour les bases (D.Stankovski)

Les filtres sont également utilisés pour les lumières ou les ombres. Dans ce cas, la couleur plus sombre ou plus claire apparaitra petit à petit au fur et à mesure que de nouvelles couches sont déposées. Bien entendu, cette apparition diffuse de la nouvelle couleur permet de réaliser les dégradés, et c’est d’ailleurs la seule possibilité avec la peinture acrylique dont le temps de séchage rapide ne permet pas de mélange sur la figurine.

Peindre la figurine

La sous couche

Cette étape se réalise à la bombe (qu’il est possible de remplacer par un Aérographe). Il faut veiller à respecter une distance minimum (une trentaine de centimètres) pour éviter de surcharger la figurine en peinture (ce qui aura pour effet de masquer des détails). L’application de la sous couche se fait par petites vaporisations successives. Il faudra s’assurer de bien couvrir toute la figurine, et éviter trop de granules.

Après un sous-couchage (ça existe comme mot ? ), il est important de purger la bombe (je ne parle pas du néttoyage de l’aérographe en cas d’utilisation de celui-ci). Pour cela, il faut évacuer la peinture en maintenant la bombe la tête en bas jusqu’à ce qu’il n’y ai plus que du gaz qui en sorte. Cette étape évitera la granulation lors des prochaines utilisations, le bouchage de la buse donc un meilleur entretien de la bombe.

La base

La (ou plutôt serait-ce plus français d’écrire « les ») base(s) est la première couche de peinture. Le choix de la base est bien entendu personnelle. Cette couche pose l’orientation chromatique de la figurine. Ces couleurs vont par la suite être modifiées par les ombres et lumières. Si d’autres couleurs sont apposées par la suite, ce sera principalement pour travailler des détails.

Ombres et lumières

Le Cercle chromatique

Le Cercle chromatique

Ombrer ou éclaircir une couleur signifit apposer une teinte plus foncée ou plus claire que la base.

Éclaircir une couleur est le plus simple : on utilise la même teinte en plus claire, voir des teintes blanches, crème, gris claire…

Foncer une couleur est légérement plus compliqué : on utilise non pas une teinte plus sombre, mais sa couleur opposée dans le cercle chromatique. Cette technique permet de donner plus de profondeur à l’assombrissement qu’en utilisant simplement du noir. Il s’agit en fait de la différence entre « assombrir » et « noircir ».

Travailler les ombres et lumières signifit principallement placer les sources lumineuses. Plusieurs sources existent : indirecte, général ou zénital. C’est ce dernier type qui sera abordé lors de ce FigoStage. La théorie veut que le maximum de lumière arrive sur la surface perpendiculairement à l’axe de la lumière (maximum d’éclaircissements), et entraîne un gradiant en fonction de l’angle jusqu’à revenir à la couleur de base sur les surfaces parallèles à cet axe. De même les ombres sont de plus en plus marquées au fur et à mesure que l’angle augmente dans l’autre sens.

Chaque stagiaire est libre des couleurs et effets qu’il souhaite pour sa figurine (D.Stankovski)

Cependant, il faut aussi s’adapter à la régularité de la surface. Si nous avons une arrête, le passage de la surface claire à la couleur de base sera rapide. Sur des surfaces larges, la diffusion aura lieu sur de plus grandes surfaces. On parle là d’accélération entre les ombres et les lumières. Rapide dans le premier cas, lente dans le second.

Le type de surface a en fait également son importance. Une surface brillante a peu d’ombres, et les éclaircissements vont jusqu’au blanc. Par contre, les éclats de lumières ne sont présentes que sur les arrêtes. De même, pour les métaux, on va aller du blanc au noir.

Composition chromatique

Reste au sujet des compositions à répartir correctement ses couleurs chaudes et froides (notion à avoir en tête dès le choix de la base). Les couleurs chaudes ayant tendance à ressortir à proximité de couleurs froides, elles dissimuleront ces dernières et metteront en évidence la partie de la figurine sur laquelle elles se trouvent. Mais dans le sujet qui nous intéresse aujourd’hui, cette notion trouve aussi sa place. Ainsi, pour ombrer, on va refroidir les couleurs chaudes et réchauffer les froides. Enfin, on va également tirer la peinture, c’est à dire jouer sur le pouvoir couvrant et la dilution pour arriver plus ou moins à la couleur extrême de l’assombrissement.

La figurine

La fig grenobloise.

Le Capitaine de la Garde Impériale

Au delàs de ces techniques généralistes, notre figurine possède quelques points particuliers sur lesquels il faut s’attarder.

Les points particuliers sur cette figurine sont le casque, l’épée et les bracelets. Toutes ces parties ont pour particularité d’être des pièces censées être métalliques. « Censées » car en fonction des préférences, le casque et les bracelets pourront être interprétées comme étant en cuir. La peinture des surfaces metalliques a été réalisée en utilisant les techniques du Non Metallic Metal (NMM, en opposition avec le True Metallic Metal, TMM, qui utilise des pigments métalliques).

  • Les bracelets d’abord ont la particularité d’être horizontaux. Les éclaircissements seront donc sur le dessus. Cependant, ils ont également la particularité d’être séparés en trois sections. Il sera donc important de marquer chaque cran par un trait de lumière.
  • Le casque possède deux zones exposées à la lumière. La base, marquée par un trait de lumière, et le haut. L’effet bombé sera marqué en dessinant une auréole de lumière. Pour ceci, on réalise un cercle d’éclaircissement là où tombe la lumière. Puis ont fait un point de blanc en son centre. Ensuite, c’est parti pour les dégradés…
  • L’éclairage de l’épée est un petit peu particulier à réaliser. En effet, la lumière va éclairer un coté, il ne faudra alors pas oublier que la pointe dudit coté voit son angle évoluer. Ainsi, si ce coté de la lame est éclairé, la pointe et la base seront assombris. Par contre, toujours avec cette histoire d’angle, la pointe opposée sera éclairée.

Voilà de manière non exhaustive les techniques vues lors de ce figostage. Si vous souhaitez améliorer votre technique, n’hésitez pas à consulter les tutos des peintres accomplis ou à vous procurer, en fonction de vos attentes, Le Grand livre de la peinture sur figurine ou Le grand livre des Armées : Peintures sur figurines. Mais n’oubliez pas que la meilleur manière de progresser est de peintre à plusieurs afin de s’échanger des techniques et des conseils.

À propos de... Darko Stankovski

iT guy, photographe et papa 3.0, je vous fais partager mon expérience et découvertes dans ces domaines. Vous pouvez me suivre sur les liens ci-dessous.

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1 réponse

  1. 5 septembre 2017

    […] Cette première partie que vous êtes en train de lire relate le déroulement de ce figostage. Le seconde est dédiée aux techniques vues pendant ce […]