Le post-processing des HDRi
Suite au premier billet votre première HDRi en 5 minutes, voici un billet sur l’étape suivante qui vous permet d’améliorer le rendu de vos photos HDR. Et oui, malgré la magie de LuminanceHDR, obtenir un résultat satisfaisant une fois qu’on s’est habitué au caractère spectaculaire de ces traitements, ne se fait plus en 5 minutes. Il faut reprendre nos bon vieux outils d’édition d’image. Voici donc la première étape à réaliser, après, votre créativité en sera la seule limite.
Si dans le précédent billet présentant la génération d’une image HDR et son Tone Mapping, nous obtenions rapidement un premier résultat satisfaisant, très vite (en fait dès que l’effet « Whaaa » s’estompe), on a tout de même l’impression de l’image synthétique, trop traficotée. C’est vrai, dans le cas présenté l’image a perdu de son naturel. En fait, aucun algorithme de Tone Mapping ne produit réellement de résultat idéal et plus que jamais, il faut revenir à nos logiciels plus classiques pour obtenir le meilleur résultat attendu. Dans la logique de l’utilisation de logiciels accessibles, mais performants, ce billet sera illustré avec l’utilisation de GIMP. Je vous laisse transposer l’explication à votre logiciel favori pour lequel il ne faudra globalement que retrouver le menu correspondant puisque nous n’allons utiliser que la superposition de calques. Pour rester cohérent dans la démarche, l’article sera illustré avec les mêmes prises de vue que le précédent.
Critique du résultat original
Si nous reprenons l’image obtenu à l’issu du précédent billet, que peut on en dire ?
Par rapport à l’image normale, le sujet principal (les tombes) a été mis en évidence. L’attention a été détournée du point lumineux, et c’était l’objectif. Mais en contrepartie, l’image est devenue plus plate. L’ensemble est globalement trop uniforme et plus aucun détail ne se détache réellement de la scène. Oui tout le problème est là : pour mettre en valeur le sujet, on a uniformisé l’image au point de ne plus rien n’est mis en valeur.
En comparaison, le résultat obtenu avec l’opérateur Mantiuk06, réglée en contrast mapping à 0.3, facteur de saturation à 1.3 (j’aime bien un peu de saturation) et un facteur de détail de 5 dynamise les tombes et les squelettes mais le point lumineux central reste trop intense et la périphérie reste trop sombre (surtout en bas à gauche, cachant une partie du sujet, et en haut à droite, ce qui déséquilibre la photo).
GIMP à la rescousse
Et bien si ces deux photos ont chacune les caractéristiques qui mettent le cliché en valeur, combinons les. Pour cela, on va revenir à nos vieux logiciels de traitement d’images. Nous allons charger les deux images sous forme de deux calques différents. Avec GIMP, il suffit d’ouvrir l’une des images puis ouvrir l’autre sous forme de calque. Utilisé en mode « normal », le calque du dessus remplace le contenu du dessous de manière totalement opaque (si l’opacité est laissée à 100%, bien entendu). Mais en fait, il existe bien d’autres manières de superposer deux calques. Les différents modes sont expliqués dans la documentation. On peut aussi jouer sur la transparence du calque supérieur ce qui rend l’influence du mode de calque plus ou moins important.
Un des meilleurs résultat va s’obtenir à l’aide d’un calque en mode Superposition. L’effet est un assombrissement de l’image comparable en moindre mesure au mode Multiplier. Il est également nécessaire de baisser la transparence du calque supérieur. Dans l’exemple ci-dessous, cette transparence à été réglée sur 60 %. On obtient une image résultante plus contrastée, le relief est mieux dessiné et les parties qui étaient sombres sont clairement visibles.
Ainsi, il est possible avec LuminanceHDR de réaliser rapidement de bonnes images HDR un appliquant simplement et correctement unopérateur. Mais on arrive à un résultat encore meilleur en combinant les images résultantes. Bien entendu, en fonction du type d’image, vous vous rendrez compte qu’une partie est mieux rendue avec un opérateur et une autre avec un autre. Évidemment, l’idéal sera dans ce cas là de masquer l’image et récupérer les parties spécifiques.
Alors sur notre exemple, on peut poser deux questions :
- Faut-il superposer Fattal sur Mantiuk ou Mantiuk sur Fattal ? Dans l’illustration, il s’agit de Mantiuk sur Fattal. L’inverse est envisageable (et je le préfère de manière régulière) mais dans le cas présent, la résultante est trop intense au centre. Il n’y a aucune règle ici, essayez.
- Si l’objectif de superposer Mantiuk sur Fattal est d’intensifier les contrastes et relever la luminosité là où elle était déjà, pourquoi ne pas avoir simplement appliqué l’image originale ? Et pourquoi pas ? Il ne faut pas hésiter à considérer les images non « HDR » pour le rendu final. Dans le cas présent, l’image originale est bien trop sombre sur les bords ce qui fait que l’utilisation de l’image générée par Mantiuk06 est plus appreciable. Mais il est tout à fait légitime d’envisager l’utilisation de l’image d’origine. Il est toujours bon de l’avoir dans sa pile de calques.
Voilà, à vous maintenant, et n’hésitez pas à partager vos créations.
À propos de... Darko Stankovski
iT guy, photographe et papa 3.0, je vous fais partager mon expérience et découvertes dans ces domaines. Vous pouvez me suivre sur les liens ci-dessous.