La GenCon Paris 2008
Moins d’an an après l’édition précédente, la GenCon Paris a ouvert ses portes du 25 au 27 avril 2008 au Palais des Congrès de Montreuil. Voyons ce que nous a réservé cet évènement Parisien.
Suite aux impressions du salon du jeu, la GenCon semblait posséder la renommée du salon de référence sur la place Parisienne. L’édition de l’année dernière avait posé les bases d’un salon qui, si il monte en puissance, a les possibilités de devenir une référence européenne. Après l’édition de cette année, force est de constater que la GenCon France ne prend pas du tout la bonne orientation.
L’organisation générale
Ceux qui étaient à la GenCon l’année dernière ont retrouvé leurs marques. Prenant place à Montreuil, le lieu reste accessible de la capitale, et profite d’une vaste surface. Cependant, l’accès donne plus encore que l’an dernier une impression de volonté de confidentialité : on vient à la GenCon en pleine connaissance de cause. C’est un évènement réservé à la communauté des joueurs, sans ambition d’attirer une population extérieur. Ou alors j’ai rien compris. Là où le Printemps du Jeu de Bourgoin-Jallieu prend des dimensions régionales avec affichage et publicité, la GenCon opte pour la confidentialité la plus totale : pas une affichette ou information pour indiquer le lieu de la manifestation, au moins à partir des arrêts de transports en commun. Pas une affiche sur le Palais des Congrès. Même en s’acquittant de son droit d’entrée, on ignore si on est au bon endroit. Ce n’est que lorsqu’on a passé le sas et qu’on découvre deux immenses Pokemons de part et d’autre d’un panneau indiquant clairement le nom du salon, devant un rideau noir, qu’on a la confirmation qu’on est au bon endroit. Cette réflexion peut ne sembler n’être qu’un détail, mais il est d’autant plus étonnant que c’est Asmodée, spécialisé dans les jeux de société grand publique, qui est derrière cet évènement.
Cette année, le salon est situé au premier étage et bénéficie ainsi d’un plus grand espace. Un service d’ordre discret officie à l’entrée, tandis que comme l’année dernière, la garnison française de la 501ème faisait des rondes régulières dans le salon. A noter qu’ils disposaient cette année d’un stand où ils avaient disposé un stand de tir permétant ainsi de repérer les recrues dès leur plus jeune age.
Exposants et nouveautés
Au delà de ce qu’offre un classique salon de jeu, on s’attend de la GenCon à une grande source d’informations sur les nouveautés, et à un contacte privilégié avec éditeurs et distributeurs. De nombreuses nouveautés étaient ainsi disponibles.
Sur le stand Ubik, on pouvait ainsi découvrir le mastodonte Starcraft, le jeu de plateau. Jeu mêlant diplomatie, stratégie et gestion de ressources, sa boite pleine à craquer n’a pas que des conséquences sur sont prix, mais surtout sur la durée d’une partie : 3 à 4 heures annoncées, celle que j’ai vue sur le stand, à 6 joueurs, commençait à 10 heures et n’était pas finie à 15h.
L’autre grosse démonstration attendue sur ce stand était Mutant Chronicles. Ce jeu de figurines à collectionner refait vivre les combats sauvages dans l’univers de Mutant Chronicles, Le système de jeu est très fluide et simple à appréhender. Chaque carte de profile (donc figurine), carte spéciale et ordre d’activation est identifié par une couleur bronze, argent ou or. L’accord avant la partie permet de définir le nombre de points de chaque couleur qui seront joués. Évidemment, l’action ou la figurine or sera plus puissante que la figurine argent qui elle même sera plus puissante que la figurine bronze. Les ordres bronze permettront une action, les argent deux et les or trois. Il est ainsi possible de créer une force d’élite toute or, mais dans ce cas, le nombre d’actions sera limité dans le jeu.
Une fois la composition choisie, on détermine un premier joueur qui activera deux figurines, puis son adversaire en fera de même. Le tour de jeu consiste donc en l’activation alternative de deux figurines. Chaque figurine activée pourra alors exécuter une ou plusieurs actions en fonction de l’ordre qui lui a été attribué. Il s’agira de se déplacer (de 4 cases), combattre ou se mettre en attente, classique ordre d’overwatch qui permet de réagir à l’adversaire. Chaque action ne peut, sauf capacités ou actions spéciales, être exécuté qu’une seule fois par activation.
La résolution des combats reprend les principes de Descent ou Doom. Des dés de couleur indiquent la portée du tir (on ne prend le résultat que d’un dé, pas d’addition possible ici) et le nombre de dégâts (là on additionne). Je passe sur les modifications possibles dues au terrain, cartes et compétences. Quand la figurine n’a plus de points de vie elle meurt. Mais en fait, massacrer l’adversaire n’est pas la seule manière de gagner puisque des objectifs permettent de scénariser l’affrontement.
Ce jeu propose donc une mécanique bien efficace. Hélas, les figurines, bien que d’une échelle agréable (52mm) sont assez hideuses. Quand au contexte de Mutant Chronicles, il n’en a que le titre, des noms d’unités et quelques concepts. Et quelques lignes dans le manuel. Plaisant à jouer, on accroche, ou pas.
Toujours sur le stand Ubik, on pouvait trouver la nouvelle édition de Micro Mutants, conditionné en boite, et quelques jeux de rôle dont Age of Conan dont il n’y avait plus d’exemplaire le dimanche.
Autre découverte intéressante, le jeu Battleground, canons et catapultes édité par Goliath. Il s’agit là d’un jeu d’adresse : chaque camp dispose d’engins de guerre en tout genre, de murs et de soldats. Un soldat est nécessaire pour manœuvrer un engin de guerre et doit donc être à une certaine distance de ce dernier. Par tour, on a droit à 3 points d’action. Un point d’action permet de tirer avec un engin, de déplacer un engin ou un combattant. Si le tir renverse un combattant, il est éliminé du jeu. Si un mur est renversé, il est également retiré du jeu. Tout ce qui est poussé doit être joué à partir de sa nouvelle position. Voilà. C’est tout. Le résultat est un joyeux bordel de projectiles qui volent et ratent leur cible. Fun et plaisant, il ravira le plus grand nombre. A noter qu’il existe des variantes avec entre autres, des armes plus puissantes qui permettent de tirer plusieurs projectiles d’un coup, ou de lancer une immense balle rebondissante. La prison permettra quand à elle de diminuer le nombre d’actions adverses en cas de libération de l’otage. Bref de nombreuses possibilités. Il ne leur reste plus qu’à trouver un distributeur pour une distribution prévue pour Noël.
Je n’ai pas eu le temps de voir les divers autres éditeurs. On pouvait cependant voir qu’Asmodée mettait cette année l’accent sur Senji, le dernier jeu de Bruno Cathala et Serge Laget. L’imposant stand Hell Dorado permet comme toujours de découvrir le jeu ou d’affronter l’un des créateurs, Croc.
Les éditeurs et les auteurs dans tout ça
Et oui, qu’en est il réellement des éditeurs et auteurs, car si Bruno Cathala arpentait bien le stand Asmodée, quid du reste ? C’est là où on peut voir la limite de la GenCon France. En effet, ceux qui étaient venus trouver l’actualité du jeu de manière générale n’y trouveront que l’actualité Asmodée et partenaires. Il y a certes quelques exceptions (j’ai vu passer John Robertson, d’Urban Mammoth, qui occupait sinon le stand d’Art Gamer qui distribue Urban War et Metropolis), mais de manière générale, aucun concurent n’était présent. Même Wizkids, dont Asmodée est distributeur, n’était pas là cette année. Il semblerait, d’après un bruit de couloir, que l’organisation n’ai pas pu se plier aux exigences de l’éditeur.
En conclusion…
Il en résulte que cette édition de la GenCon laisse une drôle d’impression d’Asmoday privatif. Le dimanche, cette sensation a été renforcée par l’impression de vide du salon. En effet, les allées étaient bien vides et les stands peu remplis, même si les espaces de démonstration ne désemplissaient pas. Évidemment, entre la décentralisation du lieu, la discrétion du lieu, le prix très élevé de l’entrée (12 euros pour la journée, 30 pour les trois jours, à comparer aux 10 euros la journée, 21 les trois jours du Salon du jeu et aux 7 euros la journée, 10 les deux pour le Printemps du Jeu), il faut être motivé. Si ensuite, c’est pour ne trouver que ce grand vide, la GenCon tant attendue, celle qui devait devenir la nouvelle référence du salon du jeu parisien, risque bien d’être la nouvelle référence du salon à éviter. Et moi de m’interroger sur la qualité des manifestations en région parisienne…
À propos de... Darko Stankovski
iT guy, photographe et papa 3.0, je vous fais partager mon expérience et découvertes dans ces domaines. Vous pouvez me suivre sur les liens ci-dessous.
2 réponses
[…] pancarte… On pouvait même se demander si la Halle était ouverte. Décidément, comme la GenCon Paris, la manifestation semble réservée aux personnes […]
[…] pancarte… On pouvait même se demander si la Halle était ouverte. Décidément, comme la GenCon Paris, la manifestation semble réservée aux personnes […]