C’est du 25 au 27 mai 2007 que s’est déroulée la GenCon France au Palais des Congrès… de Montreuil. Oui, ben pour l’évènement, c’est bien. Organisée par Asmodée, l’évènement a été l’occasion de participer à des tournois, de côtoyer des éditeurs, et d’y découvrir nouveautés et previews.

L’organisation générale

Montreuil, est un lieu bien excentré par rapport au centre de la capitale. Le Palais des Congrès est donc dans une zone assez populaire, loin des lieux touristiques. Aller à la Gen Con nécessite donc une grande motivation car aucun panneau n’indique la direction de la salle à partir du métro. Même devant la salle, une simple affichette discrète indique qu’on doit rentrer sur le coté.

La première impression est donc étrange, une sensation d’arriver dans un lieu dédié aux fans, aux connaisseurs, fermé aux néophytes. Encore plus étrange quand on sait que l’événement est organisé par Asmodée, éditeur de jeux grand publique.

Une fois le bâtiment trouvé, c’est autre chose. Service d’ordre, identification des personnes par un bracelet qui permet d’identifier le statut de la personne… Même si on peut avoir l’impression d’avoir à faire avec Big Brother, ce système offre plus de liberté au visiteur qui peut à loisir entrer et sortir, ne serait-ce que pour la pause de midi.

A l’intérieur, sévissait par contre un service d’ordre avec lequel il ne faut pas trop rigoler. Les forces de l’Empire ont en effet déployé tous les stormtroopers qu’ils avaient à disposition. Saluons au passage cette association suisse qui, en échange de cette présence, repart avec des jeux destinés aux enfants hospitalisés.

Le salon, finalement de taille comparable au Printemps du jeu, se répartit en plusieurs zones. Une grande surface était réservée aux différents tournois et s’offrait aux parties en dehors. La partie réservée aux exposants regroupait des éditeurs, des distributeurs et des associations.

Les présences, newz et rumeurs

La présence la plus imposante était incontestablement Asmodée, organisateur de l’évènement. A coté de leur éternel stand permettant de découvrir leurs différents jeux de société, la GenCon a été l’occasion de sortir Hell Dorado, leur premier jeu de figurines. Hell Dorado est un jeu créé par Croc et Geoff qui sent bon l’In Nomine Satanis/Magna Veritas. Hell Dorado permet ainsi de conquérir ou défendre les enfers, dont l’accès a été découvert lors de la guerre de trente ans. Le jeu est au format escarmouche avec des règles simples et des figurines magnifiques. J’y reviendrai dans une section dédiée. A noter aussi la promotion de Frontieres, leur jeu de figurines sans figurines mais avec du carton. Avec des règles simples et un très bon matériel, Frontieres est un bon compromis qui peut faire découvrir les jeux de stratégie au plus grand nombre.

Visible de l’entrée, le stand de Rackham occupait une vaste surface de démonstration. Avec ses sorties récentes, toute leur actualité était concentrée sur AT-43. Seule une table permettait de glaner des informations sur le renouveau de Confrontation pour Confrontation 4. Et oui… Le succès d’AT-43 aidant, Confrontation s’oriente désormais vers du plastique peint. Fini également l’escarmouche, on s’oriente vers du RagNarok light. En fait, Confrontation 4 ne sera rien d’autre que l’adaptation des règles d’AT-43 au médiéval-fantastique. Le personnel venu présenter ce devenir ne s’en cache même pas, et utilise le livre de règles d’AT-43 comme support.

Les mythiques vitrines Rackham auront satisfait les fans venus découvrir les nouveautés et les concepts. On retiendra le Red Block pour AT-43, armée sur le modèle soviétique tant attendue. Pour Confrontation, 3 pièces mythiques, imposantes et attendues depuis longtemps pointent le bout de leur nez. La plus fun et la plus petite : les roues motrices gobeline à Naphte. Attendues en vain depuis le concept paru dans un des livres de Rag Narok, seule une figurine de concours a présenté ce concept jusqu’ici. Sur le modèle de Nelphaëll, il aura fallu qu’un fan produise la pièce pour en provoquer la production. Les ennemis héréditaires des gobelins ne sont pas en reste puisque deux golems mécaniques laissent présager une sortie future, bien que ce ne soit pour l’instant que des concepts en 3D. Enfin, la tant attendue cavalerie Griffon fait son apparition. Si cette vitrine peut satisfaire les fans, il est décevant d’observer qu’aucune pièce n’était mise en valeur. La cavalerie Griffon par exemple était majoritairement dans l’ombre, ce qui ne la mettait ni en valeur, ni ne permettait d’en distinguer les détails. Dommage que Rackham n’attache aucune importance à la présentation de ses produits.

Au fond, le stand de Wizkids offrait une vaste surface de démonstrations. HorrorClix était ainsi à l’honneur, avec notamment la table de la pyramide destinée à faire s’affronter Predators et Aliens. Pour se mettre dans l’ambiance de la prochaine extension, la table du cirque permettait de se plonger dans les ambiances des meilleurs films sans budget.

Le jeu attendu de Wizkids était Star Wars Pocketmodel TCG (SWPTCG). Reprenant le concept de Pirates of the Spanish Main ou le génialissime Rocketmen, SWPTCG se présente sous la forme de grands sachets de grandes cartes plastique. Ces cartes plastique permettent d’assembler divers vaisseaux, des chasseurs X-Wing, TIE Fighter, le Millenium Falcon ou des vaisseaux plus imposants. Si le visuel est aussi intéressant que les autres jeux Wizkids similaires, le jeu en lui même n’a que peu d’intérêt, et ne nécessite en fait pas du tout de figurines. Le voici en quelques mots :

Chaque joueur dispose d’une flotte, composée de ce qu’il veut dans la limite du nombre d’étoiles décidée avant le jeu. Les joueurs placent la majorité de leur vaisseaux dans leur zone de déploiement. Le reste sera placé dans la zone de réserve. Une zone neutre sépare les deux joueurs. Ils posent ensuite 3 cartes de leur paquet face cachée devant eux. A tour de rôle, ils vont activer 5 étoiles de vaisseaux et réaliser pour l’ensemble soit une action de déplacement (de la zone de déploiement vers la zone neutre ou inversement ou encore de la zone neutre vers la zone ennemie, ou encore là aussi inversement), soit une action de combat. Lors de combats, l’attaquant affecte les cibles à ses vaisseaux, dans la limite de la zone où sont localisés les vaisseaux. Le combat est un éternel jet d’attaque contre la défense. Une valeur de boucliers détermine le nombre de touches qu’un vaisseau peut encaisser. L’objectif du jeu est de détruire les bases adverse (les 3 cartes), contre lesquelles il faudra dépasser la valeur de défense. Lorsqu’une base est détruite, le défenseur peut faire entrer de sa réserve un total de vaisseaux d’une valeur égale au nombre d’étoiles sur la carte de la base. Des cartes, provenant d’un deck construit par le joueur, viennent ajouter des bonus et des effets en jeu.

SWPTCG n’est donc pas un jeu de figurines car les figurines du jeu ne servent que comme marqueurs pour signaler qu’est ce qui est dans quelle zone. D’autres jeux du genre, tel que Axis and Allies miniatures (AAM), War at Sea(AAMWAS) ou Star Wars Miniatures Starship Battles (SWMSB), peuvent être considérés comme comparables, mais ils prennent au moins en compte un certain aspect de distance, d’obstacles, de placement. SWPTCG est en fait exactement ce que son nom indique : un jeu de cartes. On trouve en fait les mêmes mécanismes : combattants présents dans sa propre zone, dans une zone de combat, dans la zone de l’adversaire, combat résolu avec des cartes et une part d’aléatoire ici grâce au dé. Même si ces considérations permettent de remettre les idées en place, il est dommage que ce jeu n’ai aucun intérêt face à des mastodontes modernes.

En conclusion

En conclusion, cette première édition de la GenCon est assez sympathique une fois qu’on est dedans. Elle semble certes bien différente entre autre de l’édition américaine, et finalement n’apporte rien de part son nom (sauf peut être certains éditeurs comme Wizkids). On restera bien satisfait de l’organisation. On regrettera cependant la promotion de l’évènement assez inexistante en dehors des canaux spécialisés donnant une impression d’élitisme à ce salon.